Comment les nouveaux enjeux liées au développement durable influent-ils sur notre façon de nous déplacer ? Dans un monde en mouvement perpétuel, quels sont les lieux où lon peut encore prendre le temps de le perdre ? Comment les applications de la révolution numérique façonnent-elles les nouveaux comportements urbains ? Par quels moyens un designer, un urbaniste ou un élu peut-il tenter dintervenir sur cet organisme vivant quest la ville ?
Toutes ces questions se rapportent à la notion de culture urbaine, que lexposition ne cesse dinterroger et denrichir, dans une tentative desquisser le visage des villes de demain.
Lexposition La Ville mobile nous propose un voyage au sein des métropoles contemporaines, cités en extension dans lesquelles les impératifs et les exigences liés à la mobilité engendrent une vision inédite de notre environnement.
Par des centaines dimages, des objets atypiques, des projets ambitieux, lexposition nous invite en six étapes à plonger dans ce monde en mouvement perpétuel qui est le nôtre:
La ville, un espace palpitant, collectif, partagé
Lieu de rassemblement de millions dindividus, qui y vivent, y travaillent, sy déplacent chaque jour, la ville nest pas un simple cadre de vie mais également un espace à sapproprier de manière collective, lors de grandes manifestations ou de rendez-vous réguliers, autour dévénements emblématiques. Marathons traversant New York ou Paris, fêtes de la musique, carnavals ou défilés de la Gay Pride, chacune de ces activités contribue à la définition de lidentité dune ville et à son appropriation par sa population.
En dépit de cette saturation, avoir du plaisir à se mouvoir en ville
Dans une mégapole saturée, où les transports en commun ne suffisent pas toujours à combler toutes les attentes, où la voiture est tributaire de lencombrement des voies, la nécessité de se déplacer ne saurait se limiter à une activité contraignante. Le citadin est face à une multiplicité de choix avec lesquels il peut composer à sa guise selon ses envies et son emploi du temps. Voitures hybrides, transports en commun écologiques et innovants, vélos, sports urbains, tous ces modes de locomotion contribuent à faire de la mobilité un nouveau terrain de liberté.
Comment la ville influe sur notre perception du temps
Lespace urbain est celui dune course à la rentabilité du temps. Chaque distance est estimée non plus en nombre de kilomètres mais en nombre de minutes quil faut pour la parcourir. Cette logique capitaliste mène à des conceptions de transport toujours plus rapides et plus efficaces. Lemploi de nouvelles technologies participe également à cette accélération des déplacements et des rencontres. Mais ne pourrait-on pas envisager, à lopposé, un mouvement de slow déplacement ? Circuler en ville ne serait plus une obligation mais un plaisir, celui de la contemplation, de la flânerie, de la culture physique. Les politiques urbaines vont dailleurs dans ce sens, en plaçant le piéton au centre de leur réflexion et en renforçant ces lieux de respiration que sont les espaces verts, parcs, quais et promenades urbaines.
Retrouver lessence de lespace public, un lieu de partage, de rencontres et de gratuité.
La ville est le lieu de rencontres spontanées et festives, elle est régulièrement investie par ses habitants qui sapproprient lespace public en en revendiquant sa gratuité. Une partie de foot sorganise sur une place, lesplanade du centre Pompidou devient la scène de spectacles de rue, les chaises investissent Broadway le temps dun été. La place vit au rythme des manifestations qui sy succèdent, le marché, les parties de pétanques, le cinéma en plein air, et bien que les malls et les gares soient devenus les nouveaux centres urbains, la place reste néanmoins emblématique de la ville pensée comme lieu de convivialité et de collectivité. Les designers et architectes sefforcent de la rendre accueillante : faire une pause en ville à lheure du déjeuner, entre deux rendez-vous, trouver un endroit pour travailler, être au calme cest aussi ce que doit pouvoir offrir la ville à ses habitants.
Quelle politique pour lespace public et le mobilier urbain ?
Si la rue semble constituer le dernier endroit véritablement gratuit, elle ne constitue pas encore pour tous un espace de liberté et dégalité. Entre la nécessité de fournir aux piétions des équipements indispensables à la vie urbaine et la peur de voir des populations jugées indésirables sen emparer, les politiques publiques font souvent des choix discutables. Mobilier dissuasif, multiplication des caméras dans lespace urbain, signalétique autoritaire sont autant de dispositifs qui font de la rue le lieu dune mise en mouvement obligée du corps. Un certain nombre dartistes et de designers insistent sur la nécessité de prendre en considération ces populations en marge, en dénonçant leur exclusion et en proposant des solutions dhabitats nomades ou despaces partagés.
Alors comment agir sur cet organisme vivant quest la ville ?
Intervenir sur latmosphère de la ville ne se fait pas uniquement par limplantation de nouvelles structures ou mobilier. Les signes légers, diffus, changent de manière sensible le rapport entretenu avec la ville. Ils sont une façon, de la part des politiques, de mettre de la courtoisie et de lattention dans la façon dont ils sexpriment à la population. Au de-là des infra structures mises en place, ce sont également souvent les interventions ponctuelles, à doses homéopathiques ou les signes de faibles intensités se greffant sur des micro phénomènes, qui contribuent à la réussite d'un projet urbain. Le travail du designer se situe dans lobservation, l'intelligence du projet résulte d'une compréhension et d'une entente communes entre la ville et ce dernier. Cinq designers, graphistes, architectes ou paysagistes nous présentent leur façon denvisager la ville à travers cinq projets spécifiques :
Laurence Madrelle à Yverdon- les- Bains, Suisse
Ruedi Baur à Montréal, Canada
Urban Think Tank à Caracas, Venezuela
Michel Corajoud à Bordeaux, France
Alexandre Chemetoff à Saint-Etienne, France
Des utopies réalisables
La ville a été rêvée, scénarisée, fantasmée au fil des siècles. Des aéronefs accrochés au tour de la tour Saint-Jacques, d'Albert Robida, aux Walking Cities dArchigram, des illustrations futuristes américaines des années 1950 à la réalité augmentée, la ville est génératrice dinventions extraordinaires et de fictions critiques. Et si ces visions nous apparaissent parfois insensées, elles nen sont pas moins le terreau de projets futurs et dutopies parfois réalisables .
Toutes ces questions se rapportent à la notion de culture urbaine, que lexposition ne cesse dinterroger et denrichir, dans une tentative desquisser le visage des villes de demain.
Lexposition La Ville mobile nous propose un voyage au sein des métropoles contemporaines, cités en extension dans lesquelles les impératifs et les exigences liés à la mobilité engendrent une vision inédite de notre environnement.
Par des centaines dimages, des objets atypiques, des projets ambitieux, lexposition nous invite en six étapes à plonger dans ce monde en mouvement perpétuel qui est le nôtre:
La ville, un espace palpitant, collectif, partagé
Lieu de rassemblement de millions dindividus, qui y vivent, y travaillent, sy déplacent chaque jour, la ville nest pas un simple cadre de vie mais également un espace à sapproprier de manière collective, lors de grandes manifestations ou de rendez-vous réguliers, autour dévénements emblématiques. Marathons traversant New York ou Paris, fêtes de la musique, carnavals ou défilés de la Gay Pride, chacune de ces activités contribue à la définition de lidentité dune ville et à son appropriation par sa population.
En dépit de cette saturation, avoir du plaisir à se mouvoir en ville
Dans une mégapole saturée, où les transports en commun ne suffisent pas toujours à combler toutes les attentes, où la voiture est tributaire de lencombrement des voies, la nécessité de se déplacer ne saurait se limiter à une activité contraignante. Le citadin est face à une multiplicité de choix avec lesquels il peut composer à sa guise selon ses envies et son emploi du temps. Voitures hybrides, transports en commun écologiques et innovants, vélos, sports urbains, tous ces modes de locomotion contribuent à faire de la mobilité un nouveau terrain de liberté.
Comment la ville influe sur notre perception du temps
Lespace urbain est celui dune course à la rentabilité du temps. Chaque distance est estimée non plus en nombre de kilomètres mais en nombre de minutes quil faut pour la parcourir. Cette logique capitaliste mène à des conceptions de transport toujours plus rapides et plus efficaces. Lemploi de nouvelles technologies participe également à cette accélération des déplacements et des rencontres. Mais ne pourrait-on pas envisager, à lopposé, un mouvement de slow déplacement ? Circuler en ville ne serait plus une obligation mais un plaisir, celui de la contemplation, de la flânerie, de la culture physique. Les politiques urbaines vont dailleurs dans ce sens, en plaçant le piéton au centre de leur réflexion et en renforçant ces lieux de respiration que sont les espaces verts, parcs, quais et promenades urbaines.
Retrouver lessence de lespace public, un lieu de partage, de rencontres et de gratuité.
La ville est le lieu de rencontres spontanées et festives, elle est régulièrement investie par ses habitants qui sapproprient lespace public en en revendiquant sa gratuité. Une partie de foot sorganise sur une place, lesplanade du centre Pompidou devient la scène de spectacles de rue, les chaises investissent Broadway le temps dun été. La place vit au rythme des manifestations qui sy succèdent, le marché, les parties de pétanques, le cinéma en plein air, et bien que les malls et les gares soient devenus les nouveaux centres urbains, la place reste néanmoins emblématique de la ville pensée comme lieu de convivialité et de collectivité. Les designers et architectes sefforcent de la rendre accueillante : faire une pause en ville à lheure du déjeuner, entre deux rendez-vous, trouver un endroit pour travailler, être au calme cest aussi ce que doit pouvoir offrir la ville à ses habitants.
Quelle politique pour lespace public et le mobilier urbain ?
Si la rue semble constituer le dernier endroit véritablement gratuit, elle ne constitue pas encore pour tous un espace de liberté et dégalité. Entre la nécessité de fournir aux piétions des équipements indispensables à la vie urbaine et la peur de voir des populations jugées indésirables sen emparer, les politiques publiques font souvent des choix discutables. Mobilier dissuasif, multiplication des caméras dans lespace urbain, signalétique autoritaire sont autant de dispositifs qui font de la rue le lieu dune mise en mouvement obligée du corps. Un certain nombre dartistes et de designers insistent sur la nécessité de prendre en considération ces populations en marge, en dénonçant leur exclusion et en proposant des solutions dhabitats nomades ou despaces partagés.
Alors comment agir sur cet organisme vivant quest la ville ?
Intervenir sur latmosphère de la ville ne se fait pas uniquement par limplantation de nouvelles structures ou mobilier. Les signes légers, diffus, changent de manière sensible le rapport entretenu avec la ville. Ils sont une façon, de la part des politiques, de mettre de la courtoisie et de lattention dans la façon dont ils sexpriment à la population. Au de-là des infra structures mises en place, ce sont également souvent les interventions ponctuelles, à doses homéopathiques ou les signes de faibles intensités se greffant sur des micro phénomènes, qui contribuent à la réussite d'un projet urbain. Le travail du designer se situe dans lobservation, l'intelligence du projet résulte d'une compréhension et d'une entente communes entre la ville et ce dernier. Cinq designers, graphistes, architectes ou paysagistes nous présentent leur façon denvisager la ville à travers cinq projets spécifiques :
Laurence Madrelle à Yverdon- les- Bains, Suisse
Ruedi Baur à Montréal, Canada
Urban Think Tank à Caracas, Venezuela
Michel Corajoud à Bordeaux, France
Alexandre Chemetoff à Saint-Etienne, France
Des utopies réalisables
La ville a été rêvée, scénarisée, fantasmée au fil des siècles. Des aéronefs accrochés au tour de la tour Saint-Jacques, d'Albert Robida, aux Walking Cities dArchigram, des illustrations futuristes américaines des années 1950 à la réalité augmentée, la ville est génératrice dinventions extraordinaires et de fictions critiques. Et si ces visions nous apparaissent parfois insensées, elles nen sont pas moins le terreau de projets futurs et dutopies parfois réalisables .